Sur quels critères sélectionner son coach ?
05/11/2024

Se faire accompagner au plan personnel ou collectif par un coach n’est
plus incongru parmi les experts-comptables. Pour trouver le bon
prestataire, le bouche à oreille et l’intuitu personae restent les critèresclé.
« Je suis démarché chaque jour sur LinkedIn par plusieurs coachs ou prétendus coachs,
ce n’est pas facile de faire le tri ». D’une phrase, Thibault Donnat, DRH du groupe Exco
Valliance, résume une contrainte bien connue des cabinets comptables lorsqu’ils
doivent sélectionner leur prestataire. La multiplicité des coachs, le fait que n’importe
qui peut s’improviser tel et les principes encore méconnus de leur intervention
compliquent la donne.
Pour rappel, un coach accompagne de manière pratique son client dans la résolution
d’un problème et ce client dégage lui-même les solutions, en fonction de ses ressources
personnelles et avec un objectif. Le coach n’est donc pas un consultant, ni un
formateur, ni un psychologue. Pour trouver le bon professionnel, la première étape
consiste souvent à faire jouer le bouche à oreille. « Nous avons régulièrement recours au
coaching individuel, notamment pour accompagner la prise de responsabilité d’un
manager ou directeur qui devient par exemple associé ou directeur d’une activité ou
d’une région, relate Anaïs Bessis, DRH d’In Extenso. Nous travaillons avec 4 ou 5
professionnels certifiés, qui nous ont souvent été recommandés, mais pas
nécessairement par des confrères de notre secteur d’activité. Je trouve intéressant que
le coach ait l’expérience d’autres domaines économiques ».
L’aide du réseau
Thibault Donnat témoigne pour sa part : « L’an dernier, nous avons fait accompagner
tous nos directeurs par un coach, de manière individuelle puis collective. Pour
sélectionner le prestataire, nous nous sommes tournés vers notre réseau
d’appartenance, Exco, et il nous a été recommandé. J’ai apprécié le fait que ce
professionnel ait exercé des responsabilités en entreprise, aux RH notamment. J’ai aussi
regardé les avis le concernant sur internet puis j’ai échangé avec une personne qu’il
avait accompagnée ». Cela permet d’avoir un ressenti direct.
Hervé Granet a pour sa part fondé le cabinet comptable Axens qu’il a dirigé jusqu’en
- Convaincu par le coaching auquel il a eu recours pendant 20 ans, il a décidé de
se former pour devenir coach puis a créé sa structure : Gentleminds. « Dans mon
nouveau métier, je suis sollicité pour mon expérience de dirigeant mais aussi pour mon
parcours d’expert-comptable. Mes clients recherchent à la fois du mentorat, du partage
d’expérience et la connaissance de la profession qui peut aider certains, notamment
dans le domaine de la communication. Je remarque souvent que la communication au
sein des cabinets se complique, au fur et à mesure qu’ils grossissent et essaient de
grandir ».
Le coaching nécessite une relation de confiance entre le coach et son client. Aussi, les
qualités humaines du prestataire se révèlent cruciales. « Je dirais que c’est le premier
critère, estime Cyril Degrilart, expert-comptable parisien (CD Expert). Il faut que le
courant passe avec le coach car se faire coacher implique un lâcher-prise, de se livrer
et d’être honnête et sincère. Le coach ne porte pas de jugement. Il est dans une
démarche positive d’accompagnement. D’ailleurs, en tant qu’expert-comptable, on est
aussi un peu les coaches de nos clients entrepreneurs ! »
Spécialisation
Les diplômes et certifications du prestataire apparaissent secondaires, comme critères
de choix. Hervé Granet, qui s’est formé au coaching à HEC, le reconnaît : « La formation
du coach auprès d’un établissement sérieux est importante pour légitimer le coach.
C’est un gage de crédibilité. Mais le client n’y prête pas systématiquement attention.
Or, il peut y avoir des coachs certifiés et formés spécifiquement à certains domaines,
comme la relation à l’argent, la gestion des émotions, etc. ». Très concrètement, il est
nécessaire de s’entretenir avec le coach avant de le sélectionner, afin qu’il présente sa
manière de travailler. « J’ai eu environ 4h d’échanges avec notre coach en amont de son
intervention. Il était important qu’il comprenne qui nous sommes et ce que nous
attendions, qu’il ait une souplesse pour s’adapter à chaque coaché et au temps
consacré, qui allait parfois du simple au double selon la personne », témoigne Thibault
Donnat. Hervé Granet ajoute : « Un bon coach réussit à faire ressortir les vrais besoins
qui ne sont pas nécessairement exprimés d’emblée par le client ». Enfin, la fin de
l’intervention est importante : « Notre coach nous a transmis l’intégralité des supports
utilisés, ce qui permet de s’y référer après coup » , indique Thibault Donnat.
Olga Stancevic
le lien de l’article d’origine. ici